Ecrit par Léon Poliakov en 1951, réédité en 1979, ce livre né de cinq années de recherches, basé sur les témoignages du procès de Nuremberg, retrace les différentes mesures antijuives mises en place par les nazis, de 1933 à 1945. On y retrouve une analyse précise des lois et de leurs applications, la spoliation des biens juifs, les pogroms et la déportation dans les ghettos ou dans des camps. Ceux-ci sont abordés de manière générale et une analyse sociologique de la société allemande ainsi que la place des juifs en Europe conclut parfaitement cet ouvrage. Il est mené avec rythme et une passion entière. L’auteur condamne, se moque et on ressent la colère au travers des mots. Durant sa lecture, je conseillerais à ceux qui ont lu des livres plus récents, de bien le remettre dans son contexte. L’étude des camps et des mesures antijuives s’est renforcée les années passant et certains éléments semblent manquer. Pourtant, si l’on situe bien les écrits de Poliakov dans le temps, en 1951, six ans après la chute de l’Allemagne nazie, on se rendra compte sans problème de la richesse et de la qualité du travail de recherche effectué.